INSTITUT BERGONIE- BORDEAUX

Installation lumineuse et mobilier - caissons 

Comment venir travailler dans une institution curative le statut du mort ?
Comment s’emparer d’une valorisation du sacré à travers une re-composition d’un espace dédié au dernier adieu ?
Comment faire pour le mort reste une personne dans toute sa dignité face à ses proches lorsque surgit la violence émotionnelle de la mort ?
Comment penser le passage d’un état à un autre dans toute sa pluralité et sa dignité?
Je pense que l’artiste en cherchant un langage commun, par sa recherche d’un monde sensible et symbolique peut apporter une réponse, l’artiste est le médiateur de l’espace public à l’espace intime par sa recherche d’un vocabulaire universel.
En s’appuyant sur un artiste pour valoriser cet espace « à part »qui est celui de la chambre mortuaire l’institution prend en compte de façon holistique le statut du malade qui peut devenir celui du mourant à celui du défunt.L’artiste s’attache à faire ce lien qui manque parfois et permet une humanisation de ce lieu qui contient à la fois tellement de fragilité et de violence, lieu qui ne doit plus rester à l’écart du reste de l’institution. 
L’intervention de l’artiste apporte ce liant qui valorise, met l’accent sur les personnels dédiés au lieu et remet de la parole.
En valorisant ce lieu qu’est la chambre mortuaire par l’intervention d’un artiste l’institution redonne une place à la famille endeuillée, un respect supplémentaire à sa douleur.
Ce lieu ne doit plus être vécu comme « en plus » par sa froideur et sa laideur dans la tragédie de la perte mais il doit venir étayer la douleur.
Faire de ce lieu un autre lieu qui est « un espace autre» un temps pour soi et son défunt , un lieu qui est un lieu sacré, celui du dernier adieu.